My-stè-rrhe, My-stè-rrhe, vous avez dit Myrrhe?
- Mélanie Brugger, Naturopathe
- 13 août 2022
- 2 min de lecture
Dans notre aromathèque, il nous arrive d’avoir la Myrrhe qui trône, parmi d’autres petits bonheurs de plantes. Mais par delà les multiples Myrrhes (200 espèces!) et celles que nous pouvons trouver en aromathérapie, deux sont à mettre sous la lumière, car le nom que l'on utilise actuellement est confusif. Il s'agit de la Myrrhe classique et de la Myrrhe molmol.
De 3 à 5 mètres de hauteurs, les arbres épineux de Myrrhes se trouvent en Ethiopie, Somalie, Arabie saoudite et ont été introduits en Iran, en Inde et en Thaïlande. Je ne parle pas ici des arbres de Myrrhe molmol, qui d'après deux sources (6, 7) viendraient de l'Egypte et du Soudan. En effet, la variété «molmol» ayant quasiment disparu suite à une surexploitation vraisemblablement, les botanistes ont accepté l’appellation «molmol» pour les Myrrhes en circulation. Parce que le nom Myrrhe fait référence à plusieurs espèces du genre, à partir desquelles des résines aromatiques sont dérivées pour diverses usages.
Je souhaiterais être plus précise, mais les seules informations concernant la Myrrhe molmol me viennent de sources sûres (Marc Ivo Böhning), cependant je ne trouve pas beaucoup d'autres sources. Aussi, si un/e lecteur/ice possède des informations sûres concernant la Myrrhe molmol et qu'il/elle est d'accord de me les partager, je me ferai un plaisir de compléter cet article.
Que regarder donc pour être sûrs de la plante que nous utilisons ?

Tout d’abord, le nom latin est important :
Myrrhe classique : Commiphora myrrha (des fois : Balsamodendron myrrha)
Myrrhe molmol : Commiphora molmol (des fois : Commiphora myrrha var molmol)
Mais comme expliqué plus haut, le nom de «molmol» ayant été accepté par les botanistes pour nommer la myrrhe classique, regardons d’autres indices déterminants pour discriminer ces deux huiles essentielles :
La composition chimique : Même si la chimie n'est pas mon fort, voici les infos sur des composants que l'on retrouve dans ces huiles essentielles)
Myrrhe classique (HE) : Sesquiterènes surtout.
Furanoeudesma-1,3-diène,
delta-élémène,
alpha-élémène,
beta-élémène,
gamma-élémène,
curzérène,
lindéstrène,
...
Myrrhe molmol (HE): Monoterpènes surtout.
Alpha-pinène en général plus de 50%, mais en tout cas largement majoritaire.
beta-pinène,
delta-3 carène,
alpha-terpinolène,
...
Les propriétés : (elles sont assez semblables, quoique selon les dires de Marc Ivo Böhning, la Myrrhe molmol présente des caractéristiques plus efficaces que la Myrrhe classique).
Myrrhe classique (HE) :
Immunostimulante,
cicatrisante/régénérante (fantastique dans les problèmes de bouche),
antalgique,
anti-inflammatoire,
sédative,
anaphrodisiaque,
...
Myrrhe molmol (HE) :
Stimulante mais antistress,
cicatrisante (+ efficace que la classique)
antalgique,
...
L’aspect :
Myrrhe classique (HE) : c’est une oléo-résine brune, collante (durcit avec le temps), arôme chaud/épicé/amer et fumé
Myrrhe molmol (HE) : translucide et complètement fluide, arôme conifère/limette/cola
Les contre-indications :
Myrrhe classique (HE) : Utérotonique
Myrrhe molmol (HE) : Normalement pas utérotonique, même si l’on préfère garder cette CI par sécurité.
Mélanie Brugger, naturopathe- aromathérapeute
Références :
1-Marc Ivo Böhning : document «Myrrhe molmol et Myrrhe classique», + notes de cours
2-Etienne Sersinger et Philippe Banel
3-Christophe Bernard, Athea Provence : Myrrhe (Commiphora myrrha) (altheaprovence.com)
4-Mohaddese Mahboubi & Leila Mohammad Taghizadeh Kashani (2016) The anti-dermatophyte activity of Commiphoramolmol, Pharmaceutical Biology, 54:4, 720-725, DOI: 10.3109/13880209.2015.1072831
5-Agroforestry Database 4.0 (Orwa et al.2009)
Photo: Damian Patkowsky, unsplashed (ce n'est pas un commiphora myrrha)
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