La borréliose de Lyme
- Mélanie Brugger, Naturopathe
- 9 juin 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 juin 2020
C’est le printemps. C’est chouette, le printemps… Les fleurs et plantes reviennent à la vie, le soleil est de plus en plus clément, etc. Mais il faut prendre garde à ce fléau qui se nomme : Les TIQUES.
Nombre de croyances sont véhiculées de nos jours, quant à la transmission ou non de diverses maladies par les tiques et comment il faut s’en débarrasser. J’aimerais mettre quelque peu les choses au clair, ayant eu la chance de participer il y a deux semaines à un séminaire sur la Spirochète Borrelia Burgdorferi et ses co-infections (sur la Borréliose de Lyme). Je me baserai donc sur les chiffres venant du laboratoire « ARMINLABS-Diagnosing tick-borne diseases » d’Allemagne pour ce que je vais avancer, leurs études ayant été faites dans le monde entier.
Pour commencer, il y a 850 espèces de tiques (Ixiodes ricinus) sur terre et elles observent 3 stades de développement (la larve, la nymphe, l’adulte). Chaque étape de développement requiert une seule alimentation en sang. Et les tiques peuvent survivre 9 ans même si elles n’ont pour apport que de l’eau et pas de sang. Sur ces 850 espèces, elles ne sont pas toutes contaminées.
Les tiques sont « véhiculées » par différents animaux :
-souris, rats
-oiseaux, lapins, hérissons
-renards
-serpents
Et les animaux domestiques :
-chiens
-vaches
-chèvres
-chats
-chevaux
-cochons d’inde
Les tiques ne sont pas forcément toutes infectées par la Borrelia (qui est une bactérie vieille de 15 millions d’années. Ils en ont retrouvés sur la momie de Ötzi !). En effet, voici quelques chiffres indiquant le pourcentage de contamination des tiques infectées de Borrelia :
Allemagne 30-50%
Suisse 5-34%
Autriche 2-26%
Suède 13-29%
La plupart des piqûres de tiques sont comptabilisées lorsqu’on jardine. Son mode de transmission de la tiques à la victime est le suivant : La Borrelia vit dans l’intestin de la tique. La transmission n’est donc pas forcément instantanée. Différentes théories varient à ce sujet, certaines disant qu’il faut attendre une journée pour être infecté et d’autres parlant de 3 heures. Cependant, même le spécialiste Dr. Armin ne peut définir avec exactitude la vitesse de contamination, car des fois cette dernière se fait instantanément et d’autres fois non : entre 36 et 48 heures pour être infecté. le développement de la maladie peut se faire après 5 à 7 jours, ou au pire 7 à 11 semaines. Une chose qui est certaine, c’est qu’il ne faut en aucun cas écraser, arracher ni même « noyer » la tique avec de l’huile essentielle (comme les vidéos qui circulent ces temps sur le net), cela augmente le risque de « régurgitation » de la tique, donc de contamination. Une fois que la tique a été correctement enlevée (avec une pince à tique), il s’agit de bien désinfecter la plaie et de la contrôler jusqu’à 3 mois après la piqûre. Comme les tiques sont très résistantes (de -20 degrés à 50 degrés), si on veut les éliminer il s’agit de les brûler ou si ce sont nos habits qui ont des tiques, il faut les laver à plus de 50 degrés. On peut aussi les garder et les faire analyser, pour connaître exactement les bactéries qui nous ont infectées, mais c’est très couteux.
Les symptômes engendrés par la Borrelia sont très difficiles à interpréter car c’est une bactérie « caméléon ». C’est-à-dire qu’elle peut prendre différentes formes. Il existe beaucoup de sous-espèces de Borrelia. Lorsqu’on parle du fameux erythème qui apparaîtrait autour de la piqûre, soyez conscients qu’il n’est pas toujours présent (seuls 30 à 40% des patients atteints de Lyme développent ça) et qu’il est aussi appelé « erythème migrant », car il peut apparaître ailleurs qu’à l’endroit de la piqûre même. C’est un autre point problématique : d’habitude, les bactéries ne peuvent pas bouger par elles-mêmes, elles sont transportées passivement. A contrario, la Borrélia peut bouger n’importe où.
20% de patients infectés par la Borrelia développent une fièvre lors de la pénétration sanguine de la bactérie, durant quelques jours seulement. Après ce premier stade (infection récente), on passe au 2ème stade de la Borréliose, avec des symptômes qui se développent entre 2 à 12 semaines après la piqûre, comme : des problèmes au système nerveux périphérique/au système nerveux central, aux articulations/tendons, au cœur, à la vessie, etc. Puis il y a le stade 3, qui est celui des manifestations chroniques sur les organes où il y a plus d’un an de symptômes persistants.
Pour parler un peu du traitement, il est coutume de donner des corticostéroïdes lors d’une douleur due à une piqûre, cependant ce n’est pas la bonne stratégie : Car cela tue le système immunitaire alors qu’il faudrait le renforcer. En effet, les cellules IgM sont la première ligne de défense des anticorps, que nous pouvons « booster » et qui apparaissent 1 à 2 semaines après l’infection. Nous avons aussi les IgA qui peuvent se lier à 2 pathogènes et les IgG qui eux, sont diminués par la Borrelia. Si on les supprime, on perd des systèmes de défense contre la Borrélia mais aussi un moyen de la localiser. Les IgA sont les plus importantes à prendre en compte, car elles signifient « Inflammation LOCALE ». Une méthode de recherche est la ponction lombaire, cependant elle est peu sensible (donc elle ne montre pas bcp) dans la maladie neurologique chronique de Lyme. Un test fréquemment utilisé est le test « Elisa », cependant il n’est pas fiable. Je vous passe les explications du pourquoi et du comment mais on passe à côté de pas mal de cas avec celui-là. Un test nettement plus convaincant est le « Elispot ». On ne travaille plus avec les anticorps, mais avec les cellules T (Lymphocytes) qui peuvent vivre jusqu’à 28 jours dans notre sang.
Une chose importante à savoir, c’est qu’une tique n’est généralement pas porteuse que de la Borrelia. En effet, cela s’apparente plus à une aiguille sale… Elle peut être le vecteur d’autres bactéries telles que :
Babesia
Bartonella
Ehrlichia
Chlamydia
Rickettsia Pour les principales. Beaucoup d’études montrent que la même tiques est infectée de plusieurs bactéries. La plus courante de co-infection en Suisse est la Rickettsia : qui se montre avec de la fièvre, des nausées, des vomissements. Je pourrais écrire encore plusieurs pages sur les co-infections ou sur les test, cependant cela sera assez indigeste, je me tiens donc à cela. On sait donc que les corticothérapies ne sont pas indiquées, qu’une antibiothérapie est à définir, que le test « Elisa » est le plus courant mais pas le meilleur, qu’il faut préférer un « Elispot », qu’on ne possède pas beaucoup de connaissances en médecine naturelle pour venir à bout des bactéries elles-mêmes. Voilà, en espérant avoir pu faire la lumière sur une psychose que beaucoup de monde relaie sans en avoir réellement connaissance, je remercie tout particulièrement Dr. Armin Schwarzbach PhD (médecine générale et spécialiste en médecine laboratoire) pour le partage de ses connaissances et je reprécise que mes sources viennent du séminaire qu’il a donné avec sont laboratoire Arminlabs-diagnostic tick-borne disease. Bien à vous. Mélanie Brugger
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